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GREEK ISLAND - Mythe ou réalité

GREEK ISLAND - Mythe ou réalité

Mythe ou réalité?

Par Laurent Bory.


Depuis une découverte impromptue d'un petit spot crétois d'un petit mètre, en plein été, il y a quelques années (bien entendu sans planche sous la main), ma conviction qu'il faut toujours ouvrir l'œil est bien ancrée.

Une affaire microcosmique de passionnés


Comme la plupart du bassin méditerranéen, la Grèce est surfable, et pas qu'un peu. Le pays traverse une grave crise mais en a vu d'autres et la mer reste le lieu d'évasion gratuit pour prendre la vie avec philosophie.
D'ailleurs, c'est bien un philosophe grec authentique que nous avons dégotté pour nous en dire plus. Mihalis and Lazaros Vassalos, deux frères autour de la quarantaine, l'un prof de philosophie et l'autre de linguistique, nous ont rencardé depuis leur retraite d'Amorgos, une île des Cyclades. Nous avons aussi pu sonder le surfer Georgos Papandreou, depuis son coin à lui (le nord-ouest de la Grèce). Georgos a pu pas mal partir en surf trip (Bali, Maroc, Canaries, Maldives) et donc on peut considérer qu'il a des points de comparaison solides quand il affirme pouvoir trouver du bon surf chez lui et que le plus beau jour qu'il ait vu c'était des barrels de 2.5m sur le spot de Lygia, offshore et glassy, une belle journée de 2000.

Le surf est introduit en 1963 en Grèce, par le pionnier local Konstantinos Pikros. Son développement fût limité jusqu'à la fin des années 90 : il n'y avait en Grèce qu'une petite communauté de surfers et aucun bodyboarder. Un beau jour, nos deux frères sont tombés sur Endless Summer Il et la séquence de Mike Stewart; une révélation. A partir de rien d'autre que cette vision, commença une quête de matos et de vagues. Quelques brassées plus tard et quelques amis fait en chemin, on compte désormais dans le pays une petite communauté de 20-30 bodyboarders emmenée par nos compères, fédérée depuis 2007. Les années ont passé, comme dans beaucoup d'autres endroits le boogie est devenu une évidence et un point central de leur existence. Comme d'autres, aucune envie de changer pour le surf lorsqu'on leur demande pourquoi, on nous répond les mots universels du boogie : vertical, au fond, creux, sensuel, vitesse, vision.

 

 

Georgos a opté pour le surf en 1987, à cause de la série Hawaï Police d'Etat et d'un vieux windsurf Bic de 13 pieds qui trainait par là.. Maintenant, avec un peu plus de couverture médiatique et un peu plus de diffusion de matos (on trouve de bonnes combinaisons mais tout le reste du matériel BB doit être importé via des e-shops européens ou australiens), les surfeurs restent plus nombreux (quelques centaines de réguliers locaux, tout au plus). La cohabitation est en général correcte, quand les gens se croisent.

 

 

Un vrai potentiel


Il suffit de regarder une carte de laGrèce, ses milliers d'iles et ses côtes dentelées dans toutes les directions, et connaître la réputation agitée de cette partie de la méditerranée (qui a posé quelques soucis maritimes à l'ami Ulysse, l'inventeur du Boat Trip) pour se dire que la destination peut fonctionner.
La houle peut être énorme dans cette zone, et comme toute houle méditerranéenne, bien courte et creuse. De quoi mettre pas mal de bateaux au fond. Nos amis surfent, les bonnes années 60 à 70 jours par an. L'hiver est plus fréquent, avec des vagues de 1 à 2m de novembre à mars, voire un peu plus sur les meilleurs spots. Mais l'été peut également amener de gros coups de vent de Nord dans les Cyclades, le « Meltem » issu des différences de pression entre la Grèce et l'Afrique, qui balaie la mer Egée et peut lever une belle houle pour de furtives sessions «glassy » tôt le matin ou tard le soir quand il tombe (l'été, il peut s'établir force 6, 7 voire 8 plusieurs jours durant; de quoi lever quelques houles). Les marées ne sont, elles, pas un problème et l'eau bonne toute l'année (entre 16 et
21 degrés)

 

Bref, des conditions méditerranéennes « classiques » avec pour la Grèce quelques avantages : des vents puissants en été pour animer le plan d'eau, une côte très dentelée avec des iles (pour capter « off »), des distances de fetch pas ridicules, le tout sur des beach breaks ou des reefs.

Wannasurf recense 85 spots en Grèce... Les noms qui viennent le plus à l'esprit de nos chers riders-philosophes sont Kastro sur Parga (nord-ouest), Lagouvardos (péloponèse) Vouliagmeni près d'Athènes (un peu blindé celadit),
"Viagra" dans le nord, Horefto bay dans la région de Pelion, Apollon bay à Naxos

Côté Georgos, en bon local il est très fier de sa région le nord-est, qui est à 80% offshore entre octobre et avril, et recèle tous types de bon spots : trois bons point breaks (Kastro, Amoudia left, Reef) et des beach breaks comme Lygia
(gros tube), Loutsa, Lbay, Kastrosikia, Amoudia right. Le joyau secret est Pappas Point un point break de 300m en droite mais qui marche deux fois par an.

Il y en a sûrement plein d'autres et gageons que vu la surpopulation relative les locaux devraient lâcher assez vite quelques « secrets » après quelques rasades d'Ouzo. Planifier un surf trip en Grèce peut s'avérer un peu « hardi », ou alors il faut aussi aimer les vieilles pierres, et partir en hiver.

Par contre, embarquer une Board en toute saison n'est pas forcément idiot.

 

 

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